MODERNITE ENDOMAGEE (1)
« Ce parcours n’est pas une simulation abstraite de l'art contemporain, ni une copie fragmentée des implications du patrimoine artistique redécouvert, mais une nouvelle formulation encore à ses débuts ou peut-être, très probablement terminée ».
(Khalil M’rabet, Eloge de la tradition plastique marocaine)
Cette nouvelle formulation est-elle réellement à ses débuts ? L’idée de « début » ne réjouira pas Toni Maraini*, elle, qui a toujours rejeté dans ses écrits et ses interventions l’idée de « naissance » ou « jeune peinture ». Déjà en 1960, Gaston Diehl avait édité une série de monographies d’artistes marocains, célébrant la naissance « de la jeune peinture marocaine ». Après lui, vers 1964, Michel Ragon écrivait : « l’art marocain vient de naitre ». On parlait aussi de la naissance d’un enfant, à travers lequel « le Maroc redécouvre son identité ». Michel Ragon affirmat dans une autre occasion que les peintres marocains doivent partir de zéro du moment que leur art traditionnel était décoratif. (Tous ces propos sont tirés de « Ecrits sur l’art » de Toni Maraini).
T. Maraini voit l’histoire de l’expérience plastique marocaine rattachée à des origines locales, bien profondes. « Une histoire non apparente, pendant laquelle, engourdi ou voilé, le sens pictural éclipsé se manifeste autrement ou poursuit, souterrain, son propre chemin (…) Il n’y aurait donc pas de naissance surprenante et « vierge » de la peinture marocaine par greffe extérieure, mais, plutôt, par des racines qui plongent dans « l’humus »global de la nation et l’évolution de son histoire » (1).
On peut s’interroger, au côté de T. Maraini sur l’identité de cette histoire artistique marocaine, qui selon elle, « formant un tout qui va de la préhistoire aux arts de ce siècle et aboutissant à une prise de conscience de sa propre signification, de sa propre logique historique ? »
L’histoire de la peinture marocaine forme-t-elle vraiment un tout (homogène) qui prend son départ dans la cartographie de la préhistoire pour se voir s’étendre consciemment aux arts contemporains ?
A travers quelles œuvres peut-on justifier cet acte de dilatation tectonique ? Qui des artistes locaux ou même arabes suivent cet itinéraire diachronique ? J’aime bien ces terme propres à la géographie et la cartographie que pas mal d’écrivains utilisent dans leurs écrits sur la peinture marocaine. Ils sont très significatifs et traduisent bien la situation critique de cette peinture. Un écrivain analysait cette situation tout en sautant d’une carte à une autre de l’atlas pictural marocain Cette nouvelle « méthode » adoptée par des critiques illustrent rationnellement l’idée « des iles » éloignées, avancées par le penseur Mohamed Abid Aljabri, qui caractérise la pensée arabe dans sa globalité.
Si cette pensée s’articule sous forme d’ « iles » isolées, comment l’histoire de son art peut-il vivre une logique de continuité historique ?
Pour légitimer sa thèse Toni Maraini adopte l’idée du critique allemand Rudolf Arnheim qui voit que « l’art moderne est l’aboutissement d’une longue évolution historique et que la conscience de ce passé multiforme participe de sa signification »(2) Elle continue : « aucune raison de ne pas admettre semblables vérités à propos du Maroc »(3)
Une comparaison loin d’être légitimée ! Il est clair comme la lune que l’histoire intellectuelle et artistique du Maroc ne peut en aucun cas être égalée à celle de l’Europe. A quoi sert de comparé un Esprit dominant, stable et continu, à un Esprit dominé, instable, fragmenté, menant une histoire déchirée.
Le ministère de tutelle est impliqué de la tête aux pieds dans la situation critique que vit actuellement l'art au Maroc. Je ne l'appellerai pas " marocain», car l’identité est une problématique qui laisse à désirer. Cette institution encourage la médiocrité, envoie continuellement les mêmes têtes pour représenter le Maroc dans des manifestations nationales et internationales, des biennales… Les expositions dans les galeries "Prestigieuses" sont accordées « sous dossiers ». Les galeries historiques ne sont plus actives notamment, Bab Rouah, galerie Cherkaoui de Rabat et autres. Les jurys conviés pour les sélections sont toujours les mêmes, les subventions allouées aux arts ne sont pas équitables, la carte d'artiste est une pièce obsolète etc.
Les galeries d'art privées se partagent la responsabilité avec l'institution officielle. Elles ne jouent plus leur rôle comme avant, à savoir la promotion de l'art et des artistes. Cette crise des galeries a vu le jour dès la fin des années 80. On ne cherche plus les nouveaux talents, et si on en découvre, on les bloque, on les conditionne et on ne leur laisse plus la liberté d'agir. Des exemples d'artistes qui ont résilié leurs contrats avec les galeries sont témoins de ce que je dis. Inutile de citer des noms.
L'histoire de la peinture moderne au Maroc a connu deux vraies galeries dont les objectifs étaient clairs et précis, loin de tout mercantilisme. Je ne dis pas que la galerie doit bosser sans penser à l'argent. La galerie Nadar, ouverte en 1974, à Casablanca, par Leïla Faraoui, qui s’est engagée depuis plus de 40 ans à encourager les artistes dans le but de promouvoir un art pictural qui était à ses débuts. Comme exemple de collaboration, la gérante de la galerie disait : «Mohamed Kacimi venait de Meknès avec ses tableaux dans le train. Il dormait chez nous à la maison, je prenais ma voiture, le raccompagnais à Meknès et ramenais avec moi les tableaux qu’il n’a pas pu transporter. J’en faisais de même avec Mohamed Drissi. Il y avait un travail de collaboration sincère avec les artistes». (4)
La galerie l'Atelier de Rabat Fondée par Pauline de Mazières en 1971, (elle céda son espace à un café qui voulait rester non loin du monde de l’Art. Il porte le nom « Picasso »). Cette galerie est considérée comme « l’institution artistique privée de référence, non seulement au Maroc mais plus généralement dans le monde arabe. En vingt ans d’existence, et avec l’organisation d’une centaine d’expositions individuelles ou collectives, (elle) a montré plus de 90 artistes » (L’Opinion du 8/11/2013).
« Fondée par Pauline de Mazières, rapidement rejointe par Sylvia Belhassan, la galerie d'art L'Atelier de Rabat a été, entre 1971 et 1991, une institution artistique de référence au Maroc, mais aussi, plus
généralement, dans le monde arabe. En vingt ans d'existence, et avec l'organisation d'une centaine d'expositions individuelles ou collectives, cette galerie a montré plus de 90 artistes issus non seulement du Maroc, mais aussi de la scène artistique de divers pays arabes ou européens. Foyer artistique et culturel très vivant à Rabat, cette galerie rassemblait, au-delà des peintres et sculpteurs, toute la vie culturelle marocaine. Alors que l'époque était marquée au Maroc par une peinture folklorisante, naïve ou postorientaliste, Pauline de Mazières et Sylvia Belhassan ont fait des choix très ambitieux en privilégiant délibérément des artistes souvent jeunes, marqués par l'abstraction ou la géométrie, l'informel ou la dimension narrative, s'inscrivant ainsi dans les courants internationaux de l'art contemporain. Melehi, Belkahia, Bellamine, Chebâa, Kacimi et beaucoup d'autres artistes encore ont exposé à L'Atelier. »
A partir de là, les choses ne sont plus les mêmes. Ces deux galeries ont perdu leur confiance dans ce qui se fait comme pratique picturale. Nadar a fermé ses portes (momentanément) et l’Atelier a
définitivement cédé son espace.
Les changements ont touché les personnes/artistes et les espaces d’exposition. Au milieu des années 90 de nouvelles galeries fourmillent comme des fougères, occupant l’axe Rabat – Tanger. Leurs activités restaient limitées dans le temps et dans l'espace. Une galerie ouvra ses portes rien que pour l'art naïf. Elle ferma au moment où le patron eut réussi à acquérir une belle collection de ce style. Les exemples sont là et restent toujours témoins de cette histoire instable de la peinture marocaine.
Les nouvelles galeries des années 2000, installées spécialement à Marrakech, font renaître un art « folklorique » dénué de toute valeur esthétique, loin de défricher le chemin pour un parcours historique et « créer une véritable mémoire de l’art marocain ». Celles que l’on peut considérer comme « sérieuses » jettent généralement, leur ancre au-delà des frontières.
Elles courent derrière des sous-produits du Post Modernisme, soutenues dans leurs quêtes par des institutions de poids, notamment l’officielle. Ces galeries n'accordent aucun intérêt à ce qui se fait à l'intérieur. Si elles le font, une ou deux fois par an, c'est pour ré exposer des œuvres désuètes ou des styles périmés, pleins de nostalgie.
Quoiqu’il en soit, « de telles structures, bien qu’elles demeurent incapables de créer une véritable mémoire de l’art marocain et de promouvoir amplement un véritable marché de l’art, n’en demeurent pas moins les jalons d’une médiation dont le devenir de la création artistique dépend profondément » (5).
* Toni Maraini est un écrivain italien, poète, historien de l'art, essayiste et érudit dans l'art et la culture marocaine et maghrébine. Elle est née en 1941 à Tokyo (Japon). Après une première visite au Maroc à l'été 1963, elle y revient avec Melehi après l'été 1964. Elle accepte ensuite l'offre d'enseignement de l'histoire de l'art à l'École des Beaux-Arts de Casablanca. Au Maroc, où elle se marie avec l'artiste Mohamed Melehi et vit jusqu'en 1987, elle participe aux activités artistiques et culturelles de l'après-indépendance en s'engageant dans de nombreux projets pionniers en collaboration avec le 'Groupe de Casablanca' des artistes et des poètes de la revue 'Souffles' et au fil des ans elle écrit sur ces activités et sur de nombreux peintres. Elle est parmi les promoteurs de certains événements publics en plein air appelés «Présence Plastique» à Casablanca et Marrakech ; Elle participe à la naissance des magazines 'Maghreb Art' (1965) et 'Intégral' (1971) tout en poursuivant des recherches de terrain sur les arts marocains traditionnels et l'histoire. (Wikipédia)
**Les fragments de textes portant un astérisque sont mes propres traductions de l’arabe.
1- Toni Maraini, Ecrits sur l’art, Ed. Le Fennec, Casablanca, 2014.
2- Idem.
3- Idem.
4- Kenza ALAOUI - Leila Faraoui, l’art et la manière, – Maroc hebdo, 15 juin 2015.
5- Farid ZAHI - D’un regard, l’autre l’art : et ses médiations au Maroc, Ed. Marsam,
Rabat, 2006, Page 70.
« Ce parcours n’est pas une simulation abstraite de l'art contemporain, ni une copie fragmentée des implications du patrimoine artistique redécouvert, mais une nouvelle formulation encore à ses débuts ou peut-être, très probablement terminée ».
(Khalil M’rabet, Eloge de la tradition plastique marocaine)
Cette nouvelle formulation est-elle réellement à ses débuts ? L’idée de « début » ne réjouira pas Toni Maraini*, elle, qui a toujours rejeté dans ses écrits et ses interventions l’idée de « naissance » ou « jeune peinture ». Déjà en 1960, Gaston Diehl avait édité une série de monographies d’artistes marocains, célébrant la naissance « de la jeune peinture marocaine ». Après lui, vers 1964, Michel Ragon écrivait : « l’art marocain vient de naitre ». On parlait aussi de la naissance d’un enfant, à travers lequel « le Maroc redécouvre son identité ». Michel Ragon affirmat dans une autre occasion que les peintres marocains doivent partir de zéro du moment que leur art traditionnel était décoratif. (Tous ces propos sont tirés de « Ecrits sur l’art » de Toni Maraini).
T. Maraini voit l’histoire de l’expérience plastique marocaine rattachée à des origines locales, bien profondes. « Une histoire non apparente, pendant laquelle, engourdi ou voilé, le sens pictural éclipsé se manifeste autrement ou poursuit, souterrain, son propre chemin (…) Il n’y aurait donc pas de naissance surprenante et « vierge » de la peinture marocaine par greffe extérieure, mais, plutôt, par des racines qui plongent dans « l’humus »global de la nation et l’évolution de son histoire » (1).
On peut s’interroger, au côté de T. Maraini sur l’identité de cette histoire artistique marocaine, qui selon elle, « formant un tout qui va de la préhistoire aux arts de ce siècle et aboutissant à une prise de conscience de sa propre signification, de sa propre logique historique ? »
L’histoire de la peinture marocaine forme-t-elle vraiment un tout (homogène) qui prend son départ dans la cartographie de la préhistoire pour se voir s’étendre consciemment aux arts contemporains ?
A travers quelles œuvres peut-on justifier cet acte de dilatation tectonique ? Qui des artistes locaux ou même arabes suivent cet itinéraire diachronique ? J’aime bien ces terme propres à la géographie et la cartographie que pas mal d’écrivains utilisent dans leurs écrits sur la peinture marocaine. Ils sont très significatifs et traduisent bien la situation critique de cette peinture. Un écrivain analysait cette situation tout en sautant d’une carte à une autre de l’atlas pictural marocain Cette nouvelle « méthode » adoptée par des critiques illustrent rationnellement l’idée « des iles » éloignées, avancées par le penseur Mohamed Abid Aljabri, qui caractérise la pensée arabe dans sa globalité.
Si cette pensée s’articule sous forme d’ « iles » isolées, comment l’histoire de son art peut-il vivre une logique de continuité historique ?
Pour légitimer sa thèse Toni Maraini adopte l’idée du critique allemand Rudolf Arnheim qui voit que « l’art moderne est l’aboutissement d’une longue évolution historique et que la conscience de ce passé multiforme participe de sa signification »(2) Elle continue : « aucune raison de ne pas admettre semblables vérités à propos du Maroc »(3)
Une comparaison loin d’être légitimée ! Il est clair comme la lune que l’histoire intellectuelle et artistique du Maroc ne peut en aucun cas être égalée à celle de l’Europe. A quoi sert de comparé un Esprit dominant, stable et continu, à un Esprit dominé, instable, fragmenté, menant une histoire déchirée.
Le ministère de tutelle est impliqué de la tête aux pieds dans la situation critique que vit actuellement l'art au Maroc. Je ne l'appellerai pas " marocain», car l’identité est une problématique qui laisse à désirer. Cette institution encourage la médiocrité, envoie continuellement les mêmes têtes pour représenter le Maroc dans des manifestations nationales et internationales, des biennales… Les expositions dans les galeries "Prestigieuses" sont accordées « sous dossiers ». Les galeries historiques ne sont plus actives notamment, Bab Rouah, galerie Cherkaoui de Rabat et autres. Les jurys conviés pour les sélections sont toujours les mêmes, les subventions allouées aux arts ne sont pas équitables, la carte d'artiste est une pièce obsolète etc.
Les galeries d'art privées se partagent la responsabilité avec l'institution officielle. Elles ne jouent plus leur rôle comme avant, à savoir la promotion de l'art et des artistes. Cette crise des galeries a vu le jour dès la fin des années 80. On ne cherche plus les nouveaux talents, et si on en découvre, on les bloque, on les conditionne et on ne leur laisse plus la liberté d'agir. Des exemples d'artistes qui ont résilié leurs contrats avec les galeries sont témoins de ce que je dis. Inutile de citer des noms.
L'histoire de la peinture moderne au Maroc a connu deux vraies galeries dont les objectifs étaient clairs et précis, loin de tout mercantilisme. Je ne dis pas que la galerie doit bosser sans penser à l'argent. La galerie Nadar, ouverte en 1974, à Casablanca, par Leïla Faraoui, qui s’est engagée depuis plus de 40 ans à encourager les artistes dans le but de promouvoir un art pictural qui était à ses débuts. Comme exemple de collaboration, la gérante de la galerie disait : «Mohamed Kacimi venait de Meknès avec ses tableaux dans le train. Il dormait chez nous à la maison, je prenais ma voiture, le raccompagnais à Meknès et ramenais avec moi les tableaux qu’il n’a pas pu transporter. J’en faisais de même avec Mohamed Drissi. Il y avait un travail de collaboration sincère avec les artistes». (4)
La galerie l'Atelier de Rabat Fondée par Pauline de Mazières en 1971, (elle céda son espace à un café qui voulait rester non loin du monde de l’Art. Il porte le nom « Picasso »). Cette galerie est considérée comme « l’institution artistique privée de référence, non seulement au Maroc mais plus généralement dans le monde arabe. En vingt ans d’existence, et avec l’organisation d’une centaine d’expositions individuelles ou collectives, (elle) a montré plus de 90 artistes » (L’Opinion du 8/11/2013).
« Fondée par Pauline de Mazières, rapidement rejointe par Sylvia Belhassan, la galerie d'art L'Atelier de Rabat a été, entre 1971 et 1991, une institution artistique de référence au Maroc, mais aussi, plus
généralement, dans le monde arabe. En vingt ans d'existence, et avec l'organisation d'une centaine d'expositions individuelles ou collectives, cette galerie a montré plus de 90 artistes issus non seulement du Maroc, mais aussi de la scène artistique de divers pays arabes ou européens. Foyer artistique et culturel très vivant à Rabat, cette galerie rassemblait, au-delà des peintres et sculpteurs, toute la vie culturelle marocaine. Alors que l'époque était marquée au Maroc par une peinture folklorisante, naïve ou postorientaliste, Pauline de Mazières et Sylvia Belhassan ont fait des choix très ambitieux en privilégiant délibérément des artistes souvent jeunes, marqués par l'abstraction ou la géométrie, l'informel ou la dimension narrative, s'inscrivant ainsi dans les courants internationaux de l'art contemporain. Melehi, Belkahia, Bellamine, Chebâa, Kacimi et beaucoup d'autres artistes encore ont exposé à L'Atelier. »
A partir de là, les choses ne sont plus les mêmes. Ces deux galeries ont perdu leur confiance dans ce qui se fait comme pratique picturale. Nadar a fermé ses portes (momentanément) et l’Atelier a
définitivement cédé son espace.
Les changements ont touché les personnes/artistes et les espaces d’exposition. Au milieu des années 90 de nouvelles galeries fourmillent comme des fougères, occupant l’axe Rabat – Tanger. Leurs activités restaient limitées dans le temps et dans l'espace. Une galerie ouvra ses portes rien que pour l'art naïf. Elle ferma au moment où le patron eut réussi à acquérir une belle collection de ce style. Les exemples sont là et restent toujours témoins de cette histoire instable de la peinture marocaine.
Les nouvelles galeries des années 2000, installées spécialement à Marrakech, font renaître un art « folklorique » dénué de toute valeur esthétique, loin de défricher le chemin pour un parcours historique et « créer une véritable mémoire de l’art marocain ». Celles que l’on peut considérer comme « sérieuses » jettent généralement, leur ancre au-delà des frontières.
Elles courent derrière des sous-produits du Post Modernisme, soutenues dans leurs quêtes par des institutions de poids, notamment l’officielle. Ces galeries n'accordent aucun intérêt à ce qui se fait à l'intérieur. Si elles le font, une ou deux fois par an, c'est pour ré exposer des œuvres désuètes ou des styles périmés, pleins de nostalgie.
Quoiqu’il en soit, « de telles structures, bien qu’elles demeurent incapables de créer une véritable mémoire de l’art marocain et de promouvoir amplement un véritable marché de l’art, n’en demeurent pas moins les jalons d’une médiation dont le devenir de la création artistique dépend profondément » (5).
* Toni Maraini est un écrivain italien, poète, historien de l'art, essayiste et érudit dans l'art et la culture marocaine et maghrébine. Elle est née en 1941 à Tokyo (Japon). Après une première visite au Maroc à l'été 1963, elle y revient avec Melehi après l'été 1964. Elle accepte ensuite l'offre d'enseignement de l'histoire de l'art à l'École des Beaux-Arts de Casablanca. Au Maroc, où elle se marie avec l'artiste Mohamed Melehi et vit jusqu'en 1987, elle participe aux activités artistiques et culturelles de l'après-indépendance en s'engageant dans de nombreux projets pionniers en collaboration avec le 'Groupe de Casablanca' des artistes et des poètes de la revue 'Souffles' et au fil des ans elle écrit sur ces activités et sur de nombreux peintres. Elle est parmi les promoteurs de certains événements publics en plein air appelés «Présence Plastique» à Casablanca et Marrakech ; Elle participe à la naissance des magazines 'Maghreb Art' (1965) et 'Intégral' (1971) tout en poursuivant des recherches de terrain sur les arts marocains traditionnels et l'histoire. (Wikipédia)
**Les fragments de textes portant un astérisque sont mes propres traductions de l’arabe.
1- Toni Maraini, Ecrits sur l’art, Ed. Le Fennec, Casablanca, 2014.
2- Idem.
3- Idem.
4- Kenza ALAOUI - Leila Faraoui, l’art et la manière, – Maroc hebdo, 15 juin 2015.
5- Farid ZAHI - D’un regard, l’autre l’art : et ses médiations au Maroc, Ed. Marsam,
Rabat, 2006, Page 70.
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